Allongée dans mon lit, je souffrais. J’ouvris difficilement les yeux et aperçut une forme derrière le rideau en plastique qui me coupait du monde. Ma mère. Elle s’inquiétait pour moi. Je voulais aller la voir, la serrer dans mes bras, la réconforter, mais je n’avais pas le droit. Je n’avais pas le droit de l’approcher. Une femme en combinaison passa le rideau. Elle surveilla mon rythme cardiaque, et d’autres trucs de médecins que je ne comprenais pas. Elle me posa deux ou trois questions pour vérifier que je n’étais pas tombée dans la folie, puis elle partit, me laissant à nouveau seule.
Les jours passèrent et la seule compagnie que j’avais n’était autre que cette infirmière. Me mère, elle, restait derrière le rideau, me regardant souffrir. Puis un jour, elle n’était plus là. Je ne voyais plus sa forme. Je demandais à l’infirmière où était ma maman, mais elle ne me répondit pas. J’étais tellement fatiguée que je ne relevai pas son silence et laissai passer. Les jours continuèrent, je demandais à chaque fois pourquoi ma mère n’était pas derrière le rideau, mais l’infirmière ne me répondait pas. Elle restait silencieuse.
Et un jour, lorsque je me réveillai, je découvris que le rideau avait été enlevé. Je tournai la tête et aperçut l’infirmière sans sa combinaison. Je lui demandai ce qui se passait et elle me répondit, un sourire aux lèvres :
« Nous avons découvert que seuls les gens étant du groupe O- sont touchés par la maladie »
Puis elle me rassura en me disant que je survivrai. Mais je ne répondis pas à cette annonce.
« Je peux voir ma mère maintenant ? »
Cette fois-ci, elle me répondit. Mais pas tout de suite, elle attendit. Un silence pesa sur la pièce avant qu’elle m’annonce d’une voix faible et tremblante :
« Ta mère fumait beaucoup et… elle avait développé un cancer du poumon. Malheureusement, lorsque nous l’avons découvert, il était trop tard. Je suis désolée »
Une larme coula sur sa joue, et je me dis qu’elle était sincère. Elle devait avoir de la pitié pour moi. En même temps, ne seriez-vous pas triste si une gamine de dix ans tombe malade, ne puisse plus revoir sa mère qui meurt sans qu’elle ait pu lui dire au revoir ? Et bien je pense que si vous aviez un cœur oui.
Les jours passèrent. Mon état physique s’améliorait, mais pas mon état moral. Je pleurai chaque nuit. Et un jour, une dame vint à ma rencontre. Les médecins m’avaient retirée toutes les machines que j’avais eues au début de ma maladie, et j’en étais à un point où je me demandais pourquoi je restais encore dans ce lit. Elle était vieille et respirait la sagesse. Elle me semblait sympathique et dès que je l’ai vu, je l’aimais bien. Elle se présenta à moi et me dit qu’elle est là pour effectuer une série de test avant de me faire sortir. Elle me posa alors des questions sur mon état physique, et me demanda si je souffrais encore beaucoup du décès de ma mère. Une fois l’interrogatoire terminé, elle sortie. C’est alors que je vis passer un homme en fauteuil roulant qui ne cessait de crier un nom. Chelsea. Les médecins l’empêchèrent de crier et de déranger les autres patients, mais le malade continuait de crier. Je croisai son regard, et une foule d’images arrivèrent dans mon esprit. Je vis alors une jeune femme rousse qui souriait à l’homme. Elle était enceinte. Ils étaient heureux. Mais un jour, la jeune femme disparut sans laisser de traces. Elle changea son nom pour qu’on ne la retrouve jamais, mais l’homme ne l’avait pas oubliée. Et il l’aimait toujours comme il aimait l’enfant que cette femme portait en elle.
« Qui est cet homme ? »je demandais à la vieille femme.
« Un fou qui cherche une femme imaginaire, ne t’inquiètes pas, il ne t’embêtera pas » me répondit-elle avec un large sourire.
« Elle existe. Chelsea existe » j’annonçais en la regardant droit dans les yeux.
La vieille femme pris peur et partie prévenir ses supérieurs. Elle leur dit ce que je lui avais avoué. Je sortis trois jours plus tard de l’hôpital. On ne m’amena pas dans un orphelinat ou dans un foyer d’accueil, non. On m’emmena à Weird Pension, un endroit où on y laissait les gens comme moi. Les gens avec des pouvoirs incontrôlables. [à vous d'écrire la suite ;)]
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| Edith Vokanov
Jemmy voit en Edith comme une grande soeur. Edith est légalement responsable de Jemmy depuis que le Pensionnat a ré-ouvert. Jemmy vit avec Edith dans une grande maison sur la plage. Edith considère la petite Jemmy comme une fille adoptive. Elle s'occupe d'elle comme si l'avait toujours fait. |